Gopala Krsna · Centre culturel de l'Inde
Les ÉCRITURES VÉDIQUES
Selon la tradition vaishnava, les Védas émanent directement du Seigneur. Le savoir védique fut précieusement transmis de maître à disciple à travers la succession disciplique, ou parampara. Les diverses lignées qui ont transmis ce savoir sont appelées sampradayas. C'est ainsi que les sages védiques ont cherché à maintenir l'intégrité de leur tradition orale. Le fait est que les Védas, lorsqu'ils sont reçus comme il se doit à travers une succession disciplique, sont libres de toute imperfection et de toute interpolation invariablement associées à la littérature profane.
Le savoir védique fut donné par le Seigneur Suprême au déva créateur Brahma, qui le transmit à son tour à son fils Narada, lequel l'enseigna au sage Vyasa. Celui-ci le coucha par écrit il y a quelque 5 000 ans pour le bénéfice des humains des temps modernes. En effet, selon les textes védiques, avant l'ère moderne la mémoire humaine était si remarquable que tout écrit s'avérait superflu. À l'origine, les Védas ne formaient qu'un ouvrage extrêmement volumineux. Pour rendre ce savoir plus accessible, Vyasa le divisa en quatre livres appelés Samhitas: le Rig Veda (les plus anciens hymnes sacrés des Védas), le Sama Veda (le Véda des mélodies), le Yajur Veda (le Véda des rites) et l'Atharva Veda (le Véda des incantations). La littérature védique inclut aussi des textes explicatifs: les Brahmanas (traités techniques sur l'accomplissement des offrandes rituelles) et les Aranyakas (traités adressés aux renonçants vivant dans la forêt pour y remplir des voeux).
Font aussi partie de la vaste littérature des Upanishads des textes philosophiques destinés à élucider certains concepts védiques, ainsi que de nombreux Sutras (livres de vérités concises ou aphorismes) dont les Vedanta-sutras, les Shrauta-sutras, les Grihya-sutras, les Dharma-sutras et les Shulba-sutras. Les Vedangas (sciences auxiliaires associées à l'étude des Vedas) sont eux aussi importants. Ils incluent la phonétique (shiksha), la métrique (chandas), la grammaire (vyakarana), l'étymologie (nirukta), l'astronomie et l'astrologie (jyotish). Il en est de même des Upavedas (sciences non directement reliées à l'étude des Védas) : l'Ayurvéda (la médecine holistique), le Gandharva-veda (l'étude de la musique et de la danse), le Dhanur-veda (la science militaire) et le Sthapatya-veda (l'architecture). D'une importance théologique capitale sont les nombreux Puranas (dont le Bhagavat Purana) et les récits épiques (comme le Mahabharata — qui inclut la Bhagavad-gita - et le Ramayana). Les nombreux écrits des acharyas (maîtres éclairés) doivent aussi être inclus dans la littérature védique, car ils soulignent et élaborent l'essence d'ouvrages védiques antérieurs et sont donc considérés comme «védiques» dans un sens pratique.
Les versets de chacun des milliers de textes védiques se conforment à de strictes règles de poésie et de métrique, et contiennent des données sur divers thèmes: de la médecine et l'agriculture à un exposé des séquences de temps sur les planètes inférieures et supérieures ; des techniques de yoga et de méditation à des conseils ménagers et des recettes végétariennes ; des explications détaillées d'administration gouvernementale à des instructions magistrales sur la construction et la décoration des temples ou des habitations. Histoire, art dramatique et musical, philosophie complexe, simples leçons d'étiquette et protocole militaire sont tous contenus dans les Védas. Mais, au-delà de tout, la littérature védique explique ce qu'est le rasa (la relation unissant l'âme à Dieu, ou l'intense plaisir qui découle d'une relation individuelle avec le Suprême) et la bhakti (l'amour et la dévotion) avec force détails, comme une véritable science.